INTRO PARTAGER CRÉER PROGRESSER
0
INTRO PARTAGER CRÉER PROGRESSER
« Je ne pense pas que ce soit la faute du Freeride World Tour qu’il y ait aussi peu de participantes sur les départs. C’est plus une question d’éducation qui vient de notre société selon moi, dans le sens où les femmes ont toujours été mises sous une espèce de capsule de protection. Dans mes débuts, c’était mal vu de faire des sports extrêmes, surtout en skateboard. » - Marion Haerty
Cliquez sur les rideuses
et découvrez les contenus disponibles
1'
Il est 10 heures ce mardi matin de décembre quand mon écran de téléphone s’allume : « Marion Haerty vous appelle en visioconférence ».
Mes doigts glissent sur l’écran et en quelques dixièmes de seconde le visage de la snowboardeuse apparaît, un grand sourire dessiné sur ses lèvres. Un sourire aussi franc que ses trajectoires choisies sur le Freeride World Tour, compétition professionnelle en plusieurs étapes qu’elle fréquente depuis 2016.
Après seulement un an sur le circuit, elle devient championne du Monde de snowboard freeride en 2017, avant de monter sur la deuxième marche du podium en 2018 et de retrouver le titre suprême en 2019.
Marion commence le snowboard à l’âge de 10 ans, avant de se lancer en compétition à 14 ans avec des envies d’aventure plein la tête :
« On m’achetait des magazines que tu trouvais en bureau de tabac. Dedans, je voyais Anne-Flore Marxer et Margot Rozies qui faisaient des figures et menaient une vie de rêve à travers le monde, avec un snowboard ».
Marion s’inspire naturellement de ces deux femmes et de leur quotidien de professionnelles dans un microcosme rempli de testostérone. Elles donnent envie de réussir dans cette discipline qu’elle aime tant. Elles deviennent des modèles dont les parcours inspirent.
Le sujet de la place des femmes dans le sport, plus particulièrement dans les sports extrêmes, revient souvent sur la table du Freeride World Tour.
Skieuses et snowboardeuses évoquent le sujet et ses multiples facettes avant d’arriver vers une même conclusion : « On a toutes un rôle à jouer dans ce domaine, que ce soit les coachs, les sportives de haut-niveau, les monitrices », énumère Marion Haerty, « On a tous un message à faire passer aux prochaines générations, pour qu’elles aient confiance en elles. »
Discuter, partager… Voilà la clé. « J’ai des petites nièces à la maison qui me posent tout le temps des questions sur ma façon de fonctionner pour réaliser mes rêves », souffle Marion Haerty, « Il ne faut pas avoir peur de partager nos conseils, nos échecs, notre parcours. »
Un cork est une rotation horizontale, dont l'axe peut varier. Le rider passe trois fois la tête en bas pour un triple cork.
Anne-Flore Marxer se lance dans le grand bain professionnel à l’âge de 18 ans, dans les années 2000. À ce moment-là encore, les compétitions de slopestyle étaient interdites aux femmes, jugées beaucoup trop dangereuses pour elles.
« À l’époque, tu n’avais pas une Anna Gasser comme aujourd’hui qui fait des triples corks. Il n’y avait pas encore l’évolution que tu retrouves actuellement dans le niveau féminin », explique Marion Haerty. Ces barrières disposées sur le chemin des rideuses les empêchaient de prendre du plaisir, de s’aligner en compétition et d’élever leur niveau, « Ce sont grâce à des femmes qui ont poussé le milieu, comme Anne-Flore, que les choses ont évolué en positif ». Persévérante, voilà un adjectif qualifiant à merveille Anne-Flore Marxer.
Elle n’a jamais hésité à mettre ses idées en avant et propager des pensées positives. Elle écrivait aux snowboardeuses pour connaître leur point de vue et leurs envies. Elle se présentait ensuite aux dirigeants, des pétitions noircies de signatures dans les mains.
Après les nombreuses victoires et titres sur le circuit professionnel de Marion Haerty, une belle dynamique s’est mise en place au niveau local, à son club de Chamrousse. En ce moment, on compte plus de jeunes filles que de garçons dans la section snowboard : « Ça fait plaisir ! Le fait d’être présente ces dernières années a vachement inspiré les petites filles de Chamrousse à vouloir s’inscrire au snowboard », raconte la Grenobloise, de la fierté perceptible dans sa voix, « Je fais l’effort chaque année de venir les voir au moins une à deux fois pour les encourager à croire en elles et croire en leurs rêves ». Un rendez-vous que les jeunes snowboardeuses ne louperaient pour rien au monde.
Le slopestyle est une discipline freestyle où le rider dévale une piste aménagée de rails et de divers tremplins.
Cliquez sur les mots surlignés en jaune pour faire apparaître du contenu.